La Joie Silencieuse de la Pêche

Je ne pêche pas pour gagner. Je pêche pour me souvenir. Chaque matin, avant que le soleil ne touche le récif, je m’assieds avec ma canne — non pas comme un chasseur, mais comme un témoin de quelque chose de plus ancien que la compétition. L’océan ne rugit pas pour des clics ou des pièces. Il chuchote en silence. Ici, pas d’algorithmes — seulement le pouls lent des marées, et le poids d’un lancer qui porte plus que la probabilité. Je croyais autrefois que la victoire se mesurait en trophées. Maintenant je sais qu’elle habite dans l’espace entre les secondes : comment la lumière danse sur l’eau sans dramaturgie. Mes outils ne sont pas des apps — ce sont des prières chuchotées au vent. La mer profonde ne récompense pas la vitesse. Elle récompense la présence. J’observe les autres courir après « filets chanceux » et « hameçons dorés », mais je garde le mien simple : une ligne, un bateau, et un silence assez pour entendre le récif respirer. Quand vous arrêtez de chercher à contrôler la chance — vous commencez à sentir le rythme. Ce n’est pas du jeu. C’est un jardinage d’âme.